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Tapenade de mensonge & festin de justesse

9 janvier 2013

Passer dans le temps...

 

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La question me cloua sur place.

 

« Est-ce que vous vous rendez compte ? »

C’était bien à moi qu’il parlait. Je regardai quand même autour de moi. Il avait les yeux rivés dans ma direction, prêt à entendre ma réponse.

 

- « Me rendre compte que ? »

 

Il sourit. Content de pouvoir m’expliquer sa question.

 

- « Est-ce que vous vous rendez compte que vous passez dans le temps ? » 

 

- « Oui… Je me lève chaque matin & me recouche le soir, comme tout le monde. Et j’ai un anniversaire chaque année. Formidable non ? »

Je cachais mal mon sarcasme.

 

- « Mais est ce que vous rêvez encore le jour ? Est ce que vous prenez le temps de rire ? Partagez vous des dîners avec vos amis ? »

 

Ses questions m'agaçaient. Je me dépêchai à finir mon café trop fort tandis qu'il s’approchait de moi.

 

- « Ne soyez pas gêné, je ne le dirai à personne. Promis.» me chuchota-t-il grimpé sur la pointe des pieds.

 

Je regardai ma montre, le métro était en retard. Si j'avais cru au destin, j'aurais sûrement jubilé.

 

Il me tira la manche.

 

« Vous avez l’air si tendu. Si vous me faites un sourire, ça ira mieux.»

 

Définitivement ce n’était pas mon matin. Des clients m’attendaient au bureau pour signer un contrat important. Je n’avais pas du tout la tête à faire des grimaces à un enfant.

 

Je me rendis compte que ma paupière jouait à la corde à danser : elle sautait depuis la veille. Ma mâchoire était serrée et mes épaules montées bien hautes. 

 

- « Bon. Je m’en vais. Mais n’oubliez pas, nous n’avons qu’une seule vie. Aussi bien être heureux. Au complet ou même juste un peu.  La trotteuse de la vie n’attends personne. Ah oui... Trouvez-vous un aimant, ma mère dit qu'elle est moins attirée par le frigo depuis qu'elle en a un. Salut !»

 

Il était embêtant parce qu'il avait raison.

 

J'eus le temps de regarder le métro arriver et lorsque je voulu dire à mon petit fatiguant qu'on disait amant et non aimant, il était disparu. Je n'ai jamais su si j'avais rêvé en attendant le wagon ou si le petit bonhomme avait vraiment été à mes côtés, comme une loupe sur ma vie. 

 

 J’ai toujours la paupière qui danse quand je suis nerveuse & j’ai toujours un peu mal aux épaules. Mais j’ai réappris à rire et à déguster chaque petit moment. Le matin lorsque j'attends le métro, je souris aux gens. La plupart du temps je me cogne à des visages de bois et j'ai toujours la folle envie d'aller leur tirer la manche et leur dire : Est ce que vous vous rendez compte que le temps passe ? 

 

 

Rizada

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21 mars 2011

J'ai cherché partout. D'en bas jusqu'en haut. De

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J'ai cherché partout. D'en bas jusqu'en haut. De la première à la dernière page. Du racoin gauche au sous-sol jusqu'au grenier. J'ai cherché. Un album photo ankylosé de sourires figés, des chapeaux de fêtes trop pointus qui blessent le dessous du cou avec l'élastique. L'élastique. Et si c'était ça ? On joue à l'étirer jusqu'à entendre le petit bruit sec lorsqu'il casse.

" Tac ! " 

Plusieurs m'ont dit que c'était idiot de m'en faire, idiot d'essayer de retrouver la même ambiance : une maison pleine, la coutellerie qui s'entrechoque & des conversations qui ont l'effet de souder encore plus ceux qui les dirigent. Idiot ? Il ne m'en fallait pas plus pour vouloir relever le défi.

Agenda à la main, chaque fête du calendrier allait maintenant y passer. J'étais si fière. Façonner le menu, faire gonfler le gâteau, être heureuse d'avoir trop de chose à planifier avant qu'ils arrivent. Plusieurs fois j'ai réussi. Plusieurs fois j'ai refermé la porte derrière eux avec tant de bonheur. Qu'importe leur emploi, qu'importe la saison & les évènements, ils allaient revenir. La maison était vide mais remplit de leur tiédeur. Eux qui croyaient que j'étais acharnée n'avaient encore rien vu. Ma simple quête était devenue un besoin extraordinaire, quelque chose de viscérale. Un réel combat. Après quelques années je me suis essoufflée. 

Puis sorti de nul part, j'entendis une orpheline de près de 50 ans dire " L'esprit de famille est bien en danger, en voie d'extinction même. "

J'avais trouvé. Ce bouquet de mots arriva dans ma vie comme le printemps. Pourquoi vouloir attraper le vent ? Je n'avais pas à déployer tant d'effort. 

J'ai jeté mon agenda et je ne me bat plus. Par ma faute j'ai étiré ma patience et j'ai entendu " Tac ! "...

 

 

3 juillet 2010

Coeur et biscuit...

- J'pense que j'ai mal au coeur.

- Prends une poignée de biscuits secs, on arrive au quai.

- J'pense pas que tes craquelins vont aider.

- Hein ?

- Laisse faire...

L'eau était splendide. Lisse comme un drap de satin. Quelques canards glissaient en famille pendant que les oiseaux batifolaient avec leur reflet. Quelques vagues naquirent au loin, enfantées par d'autres plaisanciers et valsaient dans ma direction répandant tout autour leurs jupons de mousse. 

 J'avais mal au coeur. Mal au coeur de ne pas pouvoir faire comme cette eau et créer des raz de marée et des éclaboussures quand les tempêtes frappent. Je suis comme mon petit bateau : j'encaisse les coups en tanguant un peu. Si peu.

J'étais là et je souriais en me disant que Cousteau aurait sûrement aimer plonger dans mes colères silencieuses et mon insécurité si profonde. Je l'imaginais, captivé par mon banc d'imagination , par mes courants de couleur, par mes épaves de souvenirs.

- Pourquoi tu souris ?

- À l'eau endormie, jamais ne te fie.

- Hein ?

- Y'a rien à comprendre. Tiens, prends un biscuit...

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31 mars 2010

J'ai une tête horrible aujourd'hui. Non pas parce

J'ai une tête horrible aujourd'hui. Non pas parce que le revitalisant que j'ai acheté s'avère être un shampoing ni parce que j'ai dormis avec les cheveux attachés. J'ai une tête horrible parce que je suis une éponge.

" Une éponge ? Mais qu'est ce que tu raconte ? " Direz-vous.

Hier je vous aurais offert le café pour vous raconter. Aujourd'hui je me dis que c'est à votre tour de me l'offrir. Vous insistez? Parfait. Deux crèmes & un sucre. Du faux sucre oui. Je sais, c'est mauvais pour la santé. Oui, je sais aussi qu'on s'habitue à ne plus prendre de sucre dans son café. S'habitue-t-on au démembrement d'une famille ? Vous êtes étouffés ? Allons donc. Venez que je vous tappe un peu dans le dos. 

Vous auriez dû venir me voir hier. Je vous aurais invité à partager quelques crêpes et si le temps avait filé, vous seriez resté avec moi pour le repas du soir. J'aurais astiqué les ustensiles, placé ma plus belle nappe à fleur, acheté ma bouteille favorite pour la partager avec vous. Puis,vous auriez-vu ma tête. Vous n'auriez pas été étonné parce que c'est toujours celle-là qui se montre à vous. La bonne bouille. Celle qui rit. La conciliante. Celle qui vous donnerait tout, qui comprend que votre vie passe comme une feuille au vent, celle qui absorbe tout...

Toujours là, prête à se mouiller pour vous.

N'est-ce pas la qualité première d'une éponge ? Spongieuse et absorbante. 

Je me suis levée ce matin et pour la première fois j'ai vu ma tête d'éponge. J'ai vu les trous et j'ai eu mal. 

Parfois les années s'écoulent et rien ne change, parfois une seconde suffit pour réformer votre monde.

Décidément, vous auriez dû venir me voir hier...

Rizada

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11 décembre 2009

C'est bon, maintenant j'ai fini. Je ferme les

C'est bon, maintenant j'ai fini. Je ferme les yeux parce que lécher une bande de colle treize fois c'est pas marrant. J'ai écris dans treize cartes. C'est beau non ? Un élan comme ça, de faire un résumé de ma vie pour ceux que je côtoie moins. Un mélange de bonnes nouvelles et d'exagération. Pourtant, je sais que c'est démodée. Je le sais parce que la boîte de cartes de voeux était en rabais de 30 %. Un tel rabais mais 2 semaines avant les fêtes...

Mes cartes partiront dans le sac du facteur, se feront trier et se iront se faire geler une partie de la journée dans une boîte aux lettres, entre un circulaire imprimé d'image de dinde en réduction et un relevé de compte. 

J'imagine toujours la tête des gens qui reçoivent mes voeux. Après une dure journée, ouvrant la missive parsemée de bonhomme de neige et d'étoiles. Parce que oui, en plus je décore mes enveloppes. Pas vous ? Et là, Ils restent dehors à  me lire pour ne pas perdre un mot de ce que je leur ai écrit. Leurs sourcils sautillent de surprise : je suis une bonne raconteuse qui brode sur les détails...

Puis, contents ils la mettent en évidence sur la table. Parce qu'une carte aussi remplit, ça se doit d'être lu ! Sachant qu'ils adorent recevoir, je renouvelle mes histoires chaques années...

Moi j'ai toujours la même tête quand j'ouvre ma boîte. Y'a pas à dire hein, les dindes sont vraiment en rabais en décembre !

Riz

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25 octobre 2009

- " Ça fait dur ton affaire... " Je regardais au

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- " Ça fait dur ton affaire... "

Je regardais au loin. Je regardais au loin pour accrocher mes yeux à quelque chose de tangible, quelque chose qui saurait m'ancrer. Une maison ? Non. Ca se détruit. Un building ? Non plus. Je ne savais pas si c'était mon foulard trop serré qui me nouait la gorge ou l'émotion. Qu'importe. C'est idiot de pleurer. Ça mélange tout. Ça nous rend mou, fragile, naïf. 

Je regardais au loin et j'aurais aimé voir une montagne. Bien assise sur elle-même. Ronde de toute son assurance. Défiant les automnes et les hivers avec son habit expansif et coriace. J'aurais souhaité m'imbiber de sa stabilité dans les grands vents.

La seule phrase qui me vint en tête : Be a man. 

Mon coeur s'empara du message, fit un tour sur lui-même et se gonfla d'orgueil.

Jusqu'à la prochaine fois...

Riz

 

 

 

20 octobre 2009

Les mains renouent avec les fonds de poches, les

 

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Les mains renouent avec les fonds de poches, les têtes se couvrent peu à peu avec orgueil, les rires sont étouffés sous les bouts de laine. C'est l'automne. Et puis ? Et puis rien. Je vous dis que c'est l'automne et ça ne m'affecte pas. Au contraire, je jubile. Il fait froid, humide, et il pleut. Le climat d'un coeur dépressif quoi. Les matins sont bruns et tièdes comme votre café oublié sur le coin de la table. Les rues sont bondées de cadavres rouges, jaunes et verts qui craquent sous vos pas. Ces même feuilles tourbillonnent une dernière fois avant d'aller mourir au sol. Les maisons crachent leur fumée par la cheminée et vous vous surprenez à aimer cette odeur. Non ? Si. Avouez. 

C'est l'automne et c'est séduisant. Tout se dénude, tout s'abandonne et devient formel. Le temps est au renouveau, le temps est à bâtir. Bref, il n'y a rien de triste, le temps est à chauffer les coeurs... 

Riz

 

11 septembre 2009

J'aurais aimé vous dire l'heure qu'il était

J'aurais aimé vous dire l'heure qu'il était lorsque je me suis levée la première fois mais une culotte cachait le cadran. C'est comme ça. Le bordel est permis dans la chambre. Je peux vous dire que ça ne faisait pas trop longtemps que j'étais engourdies dans mon sommeil et j'avais encore quelques filets de rêve derrière moi quand j'ai franchis le seuil de sa chambre.

C'est comme ça les rhumes d'enfants. À 20 heures elle vous a déjà appelé trois fois pour boire de l'eau, quatre fois pour aller pisser cette eau, deux fois pour un bizou et vous ne comptez plus toutes les fois où vous lui criez " Bonne nuit ! ". Puis, à 22 heures rien ne va plus. Congestion, maux de gorge, la fin du monde est proche ma foi. Quelque chose vous dit que la nuit sera longue...

J'aurais aimé vous dire l'heure qu'il était lorsque je me suis levée la neuvième fois. Je peux vous dire que la nuit était à bout de souffle, le ciel était maintenant bleu. J'ai titubé jusqu'à son lit, fais du vaudou avec ses mauvais rêves, tappé le dos qui se secouait à chaque quinte de toux, essuyé le nez déjà râpé. À cet instant, l'image d'une bonne maman me vint en tête. Je l'ai regardé en souriant. Au même instant elle a ouvert les yeux et m'a soufflé :

- " Maman, t'as un gros nez et des p'tits yeux. " tout en ramenant la couette sur son épaule.

Charmant.

Il était 5 heures 15 du matin quand la fatigue m'a giflé.

C'est comme ça les enfants. Ça vous retire ce qui a de meilleur en vous et déchiquette sous vos yeux tout vos efforts. Parfois même en vous insultant. C'est comme ça les mamans. Ça se fait un double expresso en se disant :

" Tu auras bien toute ta vieillesse pour dormir ! "

Riz

 

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9 septembre 2009

Une roche. Une ligne. Deux roches. Une ligne. Une

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Une roche. Une ligne. Deux roches. Une ligne. Une bouteille vide. Une ligne...

C'est comme ça lorsqu'on a la tête vide. Vous marchez en regardant le trottoir, jonglant avec votre itinéraire.

Et voilà. Le trottoir est maintenant en phase terminale, il ne lui reste que deux carrés effrités avant le carrefour. Vous êtes debout, regardant tout ces gens dans leurs voitures. Ils savent où aller. Ils tournent à gauche. Ils pèsent sur l'accélérateur. Ils tournent à droite, sourire aux lèvres, leurs radio à fond.

Plusieurs vous font signe de passer, ils attendront... Vos pieds veulent avancer pour être dans cette zone active. Là où vous n'allez pas souvent, là où les gens bougent, vont et vient, s'arrêtent pour forcément continuer. Vous avez envie d'être parmis ceux qui savent où aller. Ils vous regardent. Ils savent que vous ne bougerez pas. Ils repartent...Biensûre à leurs yeux vous êtes fainéant. Un nonchalant qui s'accomode que de son vieux bout de pavé.

- " Avance !!!! "

Combien de fois vous l'a t-on crié ? Assez de fois pour vous rendre compte que le verbe crier est proche du verbe cirer et justement, vous en avez plus rien à cirer de leurs cries.

Une roche, une ligne, un chat, une ligne...

Vous traverserez le carrefour lorsque vous saurez où aller. Voilà tout.

Rizada

28 juillet 2009

Nouveau blog pour la vente !

Voilà ! Je me suis mise à peindre... Venez faire votre tour ! Et si vous voulez, contactez moi si une pièce vous intéresse ! Je me suis mise à peindre mais je n'ai pas délaissé l'écriture pour autant ! Ce blog-ci restera bien en vie ! Rizada ! xxox http://rizadabol.canalblog.com/
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