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Tapenade de mensonge & festin de justesse
26 avril 2009

C’était à l’aube lorsque la fraîcheur de la nuit

images_3 C’était à l’aube lorsque la fraîcheur de la nuit plane encore au dessus de la ville. Au fond de mon banc, empoignant mon café comme si c’était le dernier, l’air abattu d’avoir dormis que quelques heures sur le futon, la mauvaise humeur me dévisageait de plus en plus. Quelle idée de vouloir à tout prix aller extirper ces pauvres bêtes de leur fond afin de s’emparer d’eux le temps de quelques photos ? J’étais loin dans mes pensées lorsque la voiture s’arrêta. Mon passionné avait soudainement l’air réveillé. Il jeta un coup d’oeil satisfait au calme de l’eau : il se promettait le butin de l’été. J’étais aussi témoin de ce jour qui se levait lentement mais il m’en fallait plus pour avoir l’oeil rond… Mon déjeuner se tourna en moi comme une vague qui se termine en mousse lorsque j’aperçus le vers virevolter au bout de ma canne. Le pauvre. N’avais-je pas aussi été l’appât de quelqu’un un jour ? N’avais-je pas aussi été lancée dans le gouffre ? Je ferma les yeux en secouant la tête. Étais-je vraiment entrain de me comparer à un vers ? Je lança ma ligne comme si c’était mes soucis que je balançais par dessus bord et je me rassis. Je lança ma ligne comme, lorsque quelques années plutôt, j’étais assise devant ce docteur, espérant qu’il croque ma douleur. Le matin fut parsemé de lancés sans succès. Je m’imaginais tout ces poissons encore en pyjamas, regarder ces vers fringuants en se disant qu’il était encore trop tôt pour un combat. Pourtant, malgré les eaux calmes et le vent qui chuchotait la promesse d’une belle journée, j’étais en plein assaut en moi ! Il y avait bien un match qui se passait entre le passé et le présent, entre un bouquet de ragots et une vérité confuse. J’étais assise là, sur l’eau au soleil et je n’en finissais plus d’être brûlée par mes propres pensées. J’eus à peine le temps d’implorer mon vers pour qu’il me prouve que même moche on peut toujours faire des miracles quand je vis sauter au loin mon achigan ! Je le pris comme un petit paquet précieux, le temps de le capturer encore une fois mais sur pellicule et je le remis à l’eau. Étais-je devenue folle ? Qu’importe. Si un dégoûtant petit mal fichu arrivait à attirer un si gros poisson, mon âme était prête à séduire le bonheur ! Par Rizada
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