Quand la mort à un goût de terre...

Debout un devant un trou béant, ils sont deux. Autour, un champs de dalles blanche évoque des vies achevées. - " J'voudrais jamais être enterré. R'garde ça la profondeur du trou. J'ai le vertige à l'envers... " - " Ton compte de banque serait pas trop déstabilisé lui..." - " Qu'est ce que tu veux dire ? " - " Qu'être dans l'trou ça le connait. " Les gloussements se heurtent aux pierres tombales puis le silence suspend à nouveau le temps. - " Tu trouves pas ça cave qu'on finisse notre vie de même ? On se presse toute notre vie pour s'emboîter dans terre. Ça me fait chier." - " C'est vrai. R'garde ça autour de nous c'est pathétique. On dirait un village. Au moins y'a pas de chicane de voisins. " - " Ouin ça doit être pas mal tranquille. Y doit pas avoir de plainte pour le bruit les samedis soir... " Ils rient. Le soleil est maintenant haut et fait briller la place comme des coquillages sur la plage. - " J'me demande quand même souvent qu'est ce qu'ils vont faire graver sur ma tombe. D'un coup que c'est chien ?! " - " Si j'te survis tu peux être certain que ça va être chien. " Sa réplique lui coûte un coup de coude. Il riposte donc et s'ensuit un combat amical n'épargnant pas les coups sous la ceinture. Ils sont maintenant au sol. - " Les hot-dogs t'ont affaiblis durant l'été mon Joe ? " Une prise de lutte est effectuée. Joe est immobilisé. Il rigole. - " Ouais ! Les saucisses m'ont rammolis les muscles ! Attends minute, jpense qui me reste un peu de force que les roteux ont pas magané ! " Max est propulsé dans les air et retombe. 6 pieds plus bas. Lorsqu'il ouvre les yeux, le ciel est bleu et il a un goût de terre en bouche. - " Maudit cave !!! Sors moi de là maintenant ! " Joe a les yeux exorbités. Il regarde son ami couché à côté du cercueuil. Joe est paralysé. - " Vite criss ! Avant que la famille arrive !" Il se met à plat ventre, lui tend la main et sors un Max en furie. - " Ouach c'est écoeurant! J'sens la mort ! " - " Ça t'apprendra de vouloir passer par ici. C'est pas un short-cut pentoute ! " - " T'aurais quand même pu m'le dire que t'allais me faire une passe de kung-fü innocent ! " - " Si jte paie une patate chez Tom vas-tu arrêter de chigner comme une fillette ? " Le cimetière redevint calme. S'il avait pu, il aurait soupirer. Parce que c'est la première fois qu'un homme ressort de son trou et fuit l'endroit à coup de pédales... Rizada

Comments

[--SAM--]

wow. c'est plein de message, et j'ai lu tout sans jamais décrocher.

C'est différent de ton travail habituel, mais toujours aussi agréable à lire.

[Isa d'l'autcôté]

Punaise, j'ai pas tout compris dans le détail, mais dans l'émotion, je crois bien que j'ai tout :o)
Un soupir de cimetière, ça fait rêver.
On court, oui, on court, parfois heureusement, la vie nous arrête brutalement, ça fait mal, on prend une leçon, puis on recommence à courir, c'est terriblement humain même si ça fait bien de dire qu'on essaie d'y échapper... :p

[mamie]

Juste d,y pensé j,en ai la chair de poule ;vivre a cent mille a l,heure et ça presse.hahhahaha

[MamaLida]

J'adore!!!! :D